Symphonie pour une… brocante ! Du « Stomp » XXL dès ce mardi soir au Pin Galant

DirectMatin – Bordeaux7, Pierre Hennequin,

Entre Paris et Moscou, les créateurs britanniques du phénomène mondial « Stomp » se posent dès ce soir au Pin Galant pour cinq représentations de son “grand frère”, le très rare « Orchestre des objets trouvés ». Entretien avec Luke Cresswell, “chef d’orchestre” et cocréateur du show avec Steve McNicholas.

 

Concert ? Théâtre ? Cirque ? Il y a un peu de tout à la fois dans ce spectacle à haute énergie et d’une inventivité folle. Sur scène, outre huit vétérans de « Stomp », le spectacle de percussions acclamé par huit millions de spectateurs dans le monde entier depuis maintenant plus de vingt ans, une vingtaine de comédiens-musiciens plus un chœur local (ici, le Chœur Voyageur) pour donner cette symphonie d’un genre nouveau. Le tout avec des instruments bricolés, autant de trouvailles sonores géniales, à base de portes de placard, de bouteilles de bière ou de cônes de signalisation.

D’où vous est venue l’idée de cette formule XXL de « Stomp » ?
« Stomp » vit depuis 20 ans sa propre vie, il joue encore. Mais déjà, il y a dix ans, en travaillant avec Steve sur des musiques de films, on commençait à utiliser des bruits d’usine, de train pour en faire des mélodies. C’est à partir de là qu’on s’est dit qu’on pourrait pousser « Stomp » plus loin en lui donnant une dimension symphonique. Mais si bonne soit l’idée, c’était aussi un sacré challenge : il ne s’agissait pas seulement d’obtenir des sons différents, il fallait faire en sorte de rendre visuelle la musique jouée par chaque artiste… Chorégraphier la mélodie, en somme. Le tout donne, je crois, un assemblage assez éclectique, excentrique et plein d’humour pour toute la famille.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour aboutir ?
Ça a été un long processus. Six mois rien qu’en développement déjà. Parce que les idées de nouveaux instruments pouvaient avoir l’air bien sur le papier, et ne rien donner en vrai ou casser trop facilement par exemple. Une fois l’instrumentarium réuni, il a fallu écrire la musique. Et si j’avais en tête une idée précise de ce que je voulais faire, ça m’a surpris quand ça a marché, quand chacun trouvait sa place ! C’était en quelque sorte mettre de l’ordre dans un sacré chaos ! (rires) Tout ça pour aboutir à deux heures d’un spectacle qui, finalement, ne peut tourner que deux-trois semaines tous les deux ans tellement la production est conséquente…

Parce qu’il y a beaucoup de monde ?
Oui, nous sommes 26 sur scène, 36 en tout avec le staff en coulisses. Mais aussi parce qu’il y a beaucoup de contraintes techniques : rien que le réglage de chaque instrument prend deux heures chaque jour à l’équipe – les instruments à eau, par exemple, eh bien l’eau s’évapore avec le temps, la chaleur, les éclairages… Enfin, partout où nous allons, nous ajoutons un chœur local pour un final à une cinquantaine sur le plateau ! À l’heure qu’il est [l’entretien avait lieu hier après-midi, ndlr], je n’ai pas encore rencontré les membres du Chœur Voyageur. On leur a simplement envoyé le matériel pour qu’il puisse répéter… On espère qu’ils seront prêts ! (rires) Je plaisante, je suis sûr qu’ils le seront !

J’ai souvent entendu mettre en avant un aspect écolo à vos shows. C’est vraiment le message que vous voulez faire passer ?
Pas vraiment. C’est vrai que les gens y voient le côté “vert”, tout ça parce qu’on recycle des objets. Mais, pour moi, s’il ne devait y avoir qu’un seul message sous-jacent, ce serait : Libérez votre imagination ! Ne prenez pas les choses simplement pour ce qu’elles ont l’air d’être ! Et vous verrez, c’est moins cher ! (rires) •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Dès ce mardi soir et jusqu’à samedi au Pin Galant (Mérignac), 15-45€ – et dernières places à 15€ pour tous du mardi au jeudi : tél. 05 56 97 82 82 ou www.lepingalant.com

Photo : Une cinquantaine d’artistes sur scène au final de 2 heures de show où l’imagination est au pouvoir, avec l’énergique Luke Cresswell comme chef d’orchestre © Pierre Hennequin