Rue89 Bordeaux, Simon Barthélémy,
Bordeaux et la région Aquitaine accueillent le premier festival international de chant choral du 19 au 27 juin. Fort de la popularité du chant, Eufonia nourrit de grandes ambitions, malgré un contexte difficile pour les évènements culturels.Euphonia, c’est le nom de la ville musicale rêvée par Berlioz, où les habitants sont tous chanteurs ou instrumentistes. Le nom a inspiré les organisateurs de ce premier festival international de chant choral, qui se déroulera du 19 au 27 juin 2015, avec 7 soirées à l’auditorium de Bordeaux et des concerts dans 11 autres villes de la région.
Parmi les 30 ensembles et les 1000 choristes au programme, le rendez-vous propose quelques têtes d’affiche, dans tous les styles : les talentueux britanniques de VOCES8, à l’aise aussi bien avec Monteverdi que Gershwin ou Oasis, et leur interprétation souvent décalée, assureront le concert d’ouverture à Bordeaux, puis à Anglet et Pau. Les Têtes de chien et leur répertoire du folklore régional français, se produiront à plusieurs reprises.
Parmi les autres grands noms du chant choral attendus : le baryton Laurent Alvaro, le trio de polyphonies corse Madamicella ou le ténor Stanislas de Barbeyrac. Avec bien sûr des ensembles instrumentaux comme l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine ou l’Orchestre régional Bayonne-Côte Basque, qui jouera Carmina Burana lors de la dernière soirée.
Chanter sur le Miroir d’eau
Outre les concerts payants (entre 6 et 35 euros, plus des Pass permettant d’assister à plusieurs spectacles), Eufonia proposera des évènements gratuits – les Midis vocaux, représentation dans les places du centre-ville de Bordeaux, et des stages d’initiation au beatbox, animé par le Floiracais Beasty, ou aux musiques sud-américaines, dispensé par Nestor Zadoff, le directeur artistique argentin du festival.
Celui-ci dirigera d’ailleurs une initiative originale, un « concert scratch » auquel peuvent participer tous les choristes amateurs qui le souhaitent (pourvu qu’ils se soient déjà produits en public). Le « Requiem » de Fauré ne sera répété qu’une fois, le dimanche 21, puis joué le 25 à l’Auditorium.
« Nous avons voulu envahir pacifiquement la ville, signale Bernard Causse, président de l’association organisatrice. Les gens pourront se préparer au chant le matin sur le Miroir d’eau, entendre une chorale sur une place de Bordeaux à midi. C’est important que tous les publics puissent bénéficier de ce festival, et c’est pourquoi nous aurons par exemple un concert à l’Ehpad Bois du Loret à Cenon (les Têtes de chien) et un autre à la maison de retraite de Vertheuil (le choeur chinois du Hubeï) ».
Des recettes liées à la billetterie
D’un budget de 200000 euros, le festival est subventionné par les collectivités locales (mairie de Bordeaux, région Aquitaine, département de la Gironde) à hauteur de 11%. L’essentiel des recettes doit provenir de la billetterie.
« C’est une manifestation importante pour la Ville, qui répond aux objectifs que nous nous sommes fixés de donner de la place aux pratiques amateurs, et de faire sortir la culture de ses lieux traditionnels, souligne Fabien Robert, adjoint à la culture de la mairie de Bordeaux. Et Eufonia semble allier l’excellence vocale et internationale, et la forte popularité dont bénéficie le chant choral ».
Si le festival fonctionne bien, sa deuxième édition pourrait accueillir un concours international. Et pourquoi pas héberger dans 10 ans le symposium mondial de musique chorale. Mais ce ne sera pas simple, glisse Bernard Causse :
« La période n’est pas favorable aux évènements culturel en France. Pour des raisons financières, le festival de chant choral de Saint-Lô s’est arrêté l’an dernier, et celui de Strasbourg a été annulé. Nous prenons un risque. »
Eufonia devra être capable de garnir copieusement l’auditorium pendant une semaine pour ne pas déchanter à son tour.
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Source : rue89bordeaux.com